L’ONEm vient de rendre publique la lettre qui sera envoyée prochainement à 231.000 chômeurs pour les aviser de la fin de leurs droits au chômage. Le couperet se rapproche et de nombreux signaux indiquent que de nombreuses personnes concernées n’ont pas encore réalisé ce qui les attend, c’est-à-dire le basculement vers les CPAS (pour celles qui y auront droit ; beaucoup de cohabitants, notamment, n’y auront pas accès) et dans bien des cas vers la pauvreté.
Il ne fait pas de doute que c’est un véritable cataclysme qui s’annonce, en particulier dans les grandes communes populaires wallonnes et bruxelloises, où la population exclue est sur-représentée.
Une information capitale a cependant été beaucoup trop peu diffusée : les personnes qui auront entamé une formation de plein exercice dans un des métiers reconnus en pénurie avant le 31 décembre et auront obtenu une dispense de l’ONEm pour cela seront immunisés pour la durée de leur formation. Et des métiers en pénurie, il y en a plus de 150, actuellement, ça ouvre quand même quelques perspectives (aide familial, ambulancier, assistant social, bioingénieur, boulanger, carreleur, chocolatier, coiffeur, comptable, cuisiniste, data analyste, dentiste, électricien, enseignant, informaticien, kiné, logopède, matelot, roboticien, statisticien, etc).
Autrement dit : pour les personnes qui sont au chômage et qui aimeraient se former, c’est MAINTENANT qu’il faut agir et s’inscrire à une formation (la date limite se rapproche fortement). Ça risque d’être beaucoup plus difficile après le premier janvier, puisque le gouvernement a décidé qu’à partir de cette date, seules les formations d’infirmier et d’aide-soignant pourront encore être suivies tout en bénéficiant du chômage.
J’ajoute que si de nombreuses personnes suivent ce conseil, l’impact collectif pourrait être appréciable, notamment en réduisant le choc que vont subir les CPAS des grandes villes et donc en améliorant la manière dont les personnes qui y arriveront l’année prochaine pourront être reçues (le risque est réel d’un manque de personnel et donc d’une forte dégradation des conditions de traitement des dossiers, qui n’est pourtant déjà pas simple).
Autre intérêt à lisser dans le temps les exclusions du chômage : cela rendra un peu moins catastrophiques les conditions de négociation pour les personnes qui vont se retrouver sans rien et donc contraintes d’accepter des conditions de travail et des niveaux rémunération très dégradés (ce qui est bien évidemment l’objectif fondamental des partis de droite qui ont poussé cette réforme).
Je vous invite donc à diffuser cette info autour de vous, non seulement en la partageant sur les réseaux sociaux, mais surtout en en parlant directement et personnellement aux personnes possiblement concernées dans votre entourage.
Immense merci à Yves Martens, coordinateur du ensemble.be - collectif solidarité contre l’exclusion qui nous a communiqué cette information capitale lors de la formation qu’il a donnée cet été au PAC Angleur (et que j’ai pu confirmer auprès de juristes spécialisés en droit social).
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