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Rouvrir l’arrêt de train au Haut-Pré ? Un projet de long terme

Un lecteur m’interroge sur la possibilité de voir rouvrir l’arrêt de train du Haut-pré, dans le quartier Sainte-Marguerite. Il fait pour cela référence à la pertinente proposition qui, en s’appuyant sur le Master plan de Sainte-Marguerite (bureau Pluris), avait été formulée par un citoyen de la Ville (M. Julien Mols, qui nous lira peut-être) dans le cadre du processus « Liège 2025 ». Je lui emprunte d’ailleurs l’illustration de ce post.

Comme la réponse que j’ai faite à ce lecteur intéressa peut-être d’autres personnes, je la reprends ici, en développant un peu.

Cette proposition n’émane donc pas de la Ville ou d’une autre institution publique. Il s’agit d’une idée émise dans le cadre d’un processus participatif, ni plus ni moins.

Cela étant, la réouverture d’un point d’arrêt au Haut-Pré serait hautement souhaitable, en particulier parce qu’elle s’inscrirait dans une logique de maillage du réseau de transport public et de complémentarité entre le rail (les trains S qui passent à cet endroit) et le transport urbain (l’axe de la Transurbaine, qui sera un jour la deuxième ligne de tram de Liège). Outre l’intérêt évident pour les habitants du quartier, ça permettrait par exemple aux personnes venant de la ligne de la Hesbaye (Waremme, Remicourt, Fexhe, Awans…) de rejoindre plus simplement et rapidement le centre de Liège, comme cela se faisait d’ailleurs historiquement : c’est d’ailleurs ce flux de chalands qui fut en grande partie cause de la fortune désormais oubliée du commerce de la rue Sainte-Marguerite.

Il s’agira(it) cependant d’un projet de — très — long terme, dans la mesure où il ne pourra se faire que dans l’hypothèse d’un passage à quatre voies de la ligne de chemin de fer (L36) reliant les Guillemins et Ans. En effet, ce tronçon accueille actuellement trop de trains (et notamment des trains internationaux) pour qu’un arrêt puisse y être aménagé sur les deux voies existantes.

De surcroît, la courbe de la voie a été modifiée lors des travaux du TGV et le replat qui existait historiquement entre les deux plans inclinés (cette petite merveille d’ingénierie, due à l’ingénieur Henri Maus, qui tractait les trains avec des câbles pour les sortir de la vallée) à cet endroit a été supprimé, ce qui rend les choses encore plus compliquées.

Pour autant, je pense que la mise à quatre voie de ce tronçon (d’environ 5 km) viendra un jour ou l’autre sur la table (dans une ou deux ou trois décennies), à mesure que les besoins, métropolitains et internationaux, augmenteront. Cela permettra aussi d’ouvrir plusieurs arrêts entre Ans et Guillemins (rue Jaurès, Haut-Pré et Laveu). Cela devrait a minima nous inciter à éviter toute construction qui compromettrait cet élargissement futur. À noter : cette possibilité de mise à quatre voies avait été envisagée dans l’étude Sémaly-Transitec (en 2000-2001).

En attendant, d’autres points d’arrêts liégeois ont beaucoup plus de chances d’être rouverts, en particulier celui de la Place Vivegnis (quartier Saint-Léonard) dont la structure des quais a déjà été posée, celui des Vennes (au croisement du barreau Sud de la Transurbaine, qui empruntera l’avenue du Luxembourg) ou encore celui de Kinkempois, qui permettrait de désenclaver ce quartier aujourd’hui très isolé. Il y a aussi le point d’arrêt de Cornillon, qui permettrait aux personnes venant du plateau (Robertmont, Bois-de-Breux, Beyne-Heusay, Fléron…) d’enfin trouver un accès facile au train et à l’hôpital du Valdor d’être desservi, mais celui-là, la bataille sera longue pour l’obtenir, je le crains.

 

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