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Mais pourquoi avec le PS ?

C’est la question qui m’est le plus souvent posée dans cette campagne pour les élections communales : pourquoi une alliance entre VEGA et le PS ? Si beaucoup de mes interlocuteurs voient positivement le rassemblement à gauche, je ne compte plus les personnes qui me disent leur incompréhension, souvent le dilemme dans lequel elles sont prises entre le désir de me/nous soutenir et le refus de voter pour un PS dont l’image reste à leurs yeux entachée de diverses manières.

Et cela s’est clairement marqué dans les résultats du mois de juin, puisqu’une nette majorité des électeurs ayant choisi VEGA en 2018 se sont détournés de nos candidatures (celle de Delal au fédéral et la mienne à la Région) en 2024. Rien qu’à Liège-Ville, au moins 3000 personnes (!) ayant choisi VEGA en 2018 ne l’ont plus fait en 2024 — alors même que les retours qui nous reviennent sur le travail réalisé au Conseil communal sont extrêmement positifs.

Je souhaite m’adresser à ces 3000 personnes. Et à toutes celles qui hésitent.

Pourquoi donc allons-nous aux élections avec le Parti socialiste ?

1. Une vraie convergence d’idées

Avant toutes choses, ce rapprochement se construit sur une convergence de fond. C’est ce qui le rend solide. VEGA et PS se retrouvent sur l’idée d’#écosocialisme et cette convergence s’observe dans les grandes revendications : réduction collective du temps d’emploi, développement du rail, suppression du statut cohabitant, demande de beaucoup plus de justice fiscale, augmentation des salaires, etc. Elle s’est aussi construite au niveau local, au fil des douze dernières années, jusqu’à défendre ensemble un programme qui intègre de nombreuses propositions issues du travail de VEGA. J’ajoute que nous n’avons aucune affinité avec le « marxisme léninisme » (aussi nommé stalinisme) du PTB et que le « développement durable » d’Ecolo nous semble beaucoup trop peu situé sur l’axe gauche-droite. Ce qui ne nous empêche pas de plaider et d’agir pour une majorité de gauche à la Violette ces six prochaines années.

2. Une vague de droite et d’extrême-droite

Faire exister des alternatives radicales quand la gauche est dominante est une chose (utile). Mais quand on fait face, en Europe, en Belgique et même en Wallonie, à une vague de droite dure telle que celle qu’on observe, il est vital que les militants et les organisations de gauche se rassemblent, fassent front ensemble. Voyez comme le modèle social français (la santé, l’école, les libertés publiques,...) a été dévasté en quelques années de macronisme. Voyez l’Italie, terre de gauche aujourd’hui livrée à l’extrême-droite. Je vous le dis avec gravité : la situation n’est plus du tout la même qu’il y a dix ans et si nous voulons préserver l’essentiel, nous n’avons plus le luxe de nous éparpiller. Nous n’oublions pas les désaccords, passés présents ou futurs, nous ne renonçons pas à notre ligne, mais nous savons faire la part des choses et passer les compromis indispensables au rassemblement.

3. L’importance vitale d’un parti structurant de la gauche

La leçon est claire : partout où le parti structurant de la gauche s’est effondré (souvent parce qu’il s’est perdu lui-même dans le social-libéralisme), l’extrême-droite a déferlé. En Wallonie, ce parti structurant, largement ancré dans la société, doté d’une base populaire et d’une connaissance approfondie de la chose publique, c’est le PS. Ni le PTB (qui n’acceptera jamais qu’il ne détient pas seul la vérité et sera donc toujours incapable de construire des alliances) ni Ecolo (qui ne s’adresse guère aux classes populaires et échoue de façon répétée dans ses participations gouvernementales) n’ont l’envie ou la capacité de jouer ce rôle. Alors, la chose à faire, aujourd’hui, c’est d’appuyer le PS et de peser pour que sa ligne soit clairement à gauche.

4. Un mode de scrutin qui favorise l’union

Si les voix obtenues par le PS et VEGA en 2018 s’étaient rassemblées sur une seule liste, nous aurions obtenu 20 sièges au lieu de 18 (17 + 1). Parce que le mode de scrutin (« Impériali », de son petit nom) est défavorable aux petites listes. Quand on sait qu’un ou deux sièges peuvent complètement changer l’éventail des coalitions possibles, notre responsabilité, dans le contexte que nous connaissons, est, je le dis et je le répète, de nous regrouper.

5. Une recherche d’efficacité

S’il y a une chose que tout le monde reconnaît au PS, c’est son efficacité à mener à bien ses projets. Nous voulons nous appuyer sur cette capacité d’action pour faire avancer nos propositions et en particulier amener le PS à intégrer beaucoup plus l’écologie dans son logiciel. Et si vous prenez la peine de lire le programme, mais aussi de voir comme le discours a évolué ces dernières années, je pense qu’on peut a minima constater d’ores et déjà une évolution très positive sur ce chapitre. Pour le dire clairement : la meilleure chance de réaliser un réseau cyclable dans l’agglo (par exemple), c’est que l’appareil du PS reconnaisse pleinement sa nécessité et mette sa puissance de feu au service du projet. Et je pense qu’on va y parvenir, notamment avec le soutien de beaucoup de (jeunes) militants socialistes qui sont aujourd’hui convaincus.

6. L’impasse d’un scénario « stand alone »

Face à des appareils politiques très organisés (groupes parlementaires, centres d’études, sections locales, infrastructures, etc), VEGA, coque de noix entièrement bénévole, n’a jamais réussi à mettre en place une structure qui pourrait rivaliser dans la durée avec ses concurrents. Personnellement, après avoir tenu la boutique depuis 2012 comme seul élu, je considère que la poursuite de l’aventure solitaire serait non seulement un gaspillage de ressources (mobiliser 4500 voix pour obtenir un seul siège au Conseil communal, ce n’est pas raisonnable) mais une pure impasse.

7. Des militants remarquables

Enfin, il me paraît indispensable de dire qu’on trouve au PS de très très nombreux militants engagés au quotidien pour la solidarité, le service public, l’instruction, l’éducation permanente, la santé,... des gens qui jouent souvent un rôle important pour faire tenir debout tant d’institutions, de lieux, de projets auxquels nous tenons. Et qui ont le mérite de le faire malgré le rejet de l’action politique qui est présent aujourd’hui chez tant de citoyens et qui les touche souvent directement. Je le dis sans détour : ces militants intègres et courageux, je suis heureux de me tenir à leur côté et de les tenir pour mes camarades. Je me sens bien moins seul en me sachant avec eux.

*

Alors, aux personnes qui ont apprécié le travail mené jusqu’à présent mais bloquent à l’idée de voter pour une liste socialiste, je demande de comprendre que le choix posé ne l’a pas été à la légère, qu’il n’a amené aucun renoncement aux principes qui nous guident depuis le début et qu’il ne nous privera pas de notre capacité critique.

Je suis bien sûr à votre disposition pour en parler et en débattre. Il est notamment encore temps d’organiser des moments d’échange collectif avant le 13 octobre.