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Communiqué

Liaison CHR : une bonne décision qui doit en annoncer d’autres

L’abandon, par le gouvernement de la Région wallonne, du projet de liaison routière reliant la sortie de l’E313 à Vottem à la Citadelle, est une bonne décision. Il convient de saluer ce choix de renoncer à une entreprise qui s’annonçait non seulement fort peu pertinente au plan de la mobilité mais très destructrice pour les quartiers traversés et pour le cadre de vie de plusieurs milliers de Liégeoises et de Liégeois.

Pour rendre cette décision définitive et sécuriser les habitants concernés, il est bien entendu nécessaire que le gouvernement veille à supprimer rapidement la zone de réservation qui figure au plan de secteur depuis des décennies. Sans cela, le risque de voir le projet renaître ne pourra pas être totalement écarté et demeurera comme une épée de Damoclès. Nous ne doutons pas que le ministre Maxime Prévot, en cohérence avec ses récentes déclarations, veillera à enclencher la procédure adéquate.

Une telle marche arrière dans un dossier qui avait pourtant fait l’objet d’un accord politique dans le cadre de la négociation gouvernementale de 2014 est en grande partie le résultat d’une mobilisation citoyenne massive et exemplaire. C’est d’abord et avant tout les habitants de Sainte-Walburge et du Thier-à-Liège, mobilisés pour défendre leurs quartiers, et les associations, en particulier « Citadelle Environnement », qu’il convient de remercier et de féliciter. À rebours du fatalisme que l’on rencontre trop souvent dans les débats sur l’urbanisme, cet exemple montre que la mobilisation citoyenne peut payer, qu’il n’y a pas de fatalité à voir se réaliser de mauvais projets.

La liaison routière étant abandonnée, la question de la mobilité autour du CHR reste cependant posée. Il importe que le budget (le montant de 15 millions d’euros était cité) que la Région wallonne s’apprêtait à investir (notamment dans le cadre des « routes pour l’emploi ») puisse être mobilisé au service du quartier, pour financer une série de mesures visant à améliorer la mobilité autour de l’hôpital. La concurrence hospitalière est — malheureusement — une réalité, et il est souhaitable que les pouvoirs publics veillent à l’accessibilité du principal hôpital public de la Ville.

Les mesures à prendre doivent à notre estime s’articuler autour d’une liaison téléphérique reliant le centre-ville à Vottem via la Citadelle. Un tel projet est en mesure d’apporter une solution de mobilité douce reliant de manière particulièrement efficace, rapide et peu nuisible l’hôpital au fond de vallée (où une connexion avec le REL et le tram est possible, moyennant une légère modification du tracé du tram) ainsi qu’à un P+R desservant le Nord de l’agglomération. Il offre également de nombreuses autres opportunités, pour les habitants de Sainte-Walburge et de Vottem, pour les cyclistes, pour le tourisme, etc.

Dans ce cadre, le projet de Parking de dissuasion actuellement prévu à Vottem nous semble d’ores et déjà devoir être agrandi. La capacité prévue (310 places) est en effet insuffisante face aux besoins à venir. A minima, la possibilité d’une extension doit être prévue dans la conception du projet. Il est aussi souhaitable d’envisager la mise en place, à Vottem, d’une gare intermodale connectant le P+R, les lignes de bus qui passent ou passeront par là (un véritable nœud de mobilité pourrait y être créé) ainsi que le téléphérique. En outre, la possibilité d’une exploitation du téléphérique pour la logistique urbaine doit être dès à présent envisagée.

Au-delà du cas présent, c’est aussi toute une politique de mobilité qui doit évoluer. Face aux errements du dossier du tram (en attendant que soit enfin posé le choix d’un financement public), la multiplication, à Liège, d’importants projets d’infrastructures orientés vers la mobilité automobile laisse en effet craindre une véritable fuite en avant, extrêmement coûteuse pour la collectivité comme pour les citoyens et destructrice pour la ville. C’est donc une réorientation d’ensemble de la politique de mobilité qui doit être à l’ordre du jour, associant un développement massif du transport public et l’abandon des projets routiers qui sont sur la table, au premier rang desquels l’autoroute Cerexhe-Heuseux/Beaufays (CHB).