Ça y est, le marathon du budget est terminé. Je peux vous dire que ce fut long.
Ce 3e Conseil de la semaine s’est terminé pour moi sur une altercation assez dure, au sujet des statuts de l’asbl qui va gérer le « CIAC » (la nouvelle institution culturelle, mi-musée, mi-salle-d’expo, qui va s’installer dans l’ancien MAMAC, dans le parc de la Boverie). Il y est prévu que la présidence soit assumée de droit par l’échevin de la culture. J’ai déposé un amendement supprimant cette disposition et prévoyant simplement que la présidence soit désignée par le Conseil d’administration. Question de principe (et de pure forme, me semblait-il) : on ne peut pas trouver regrettable que certains élus cumulent des dizaines de mandats (et ne parviennent donc pas à les assumer tous correctement) et prendre des règlements qui conduisent mécaniquement à cette situation (au demeurant, ça n’aurait rien changé dans l’immédiat : si la majorité voulait voir l’échevin à ce poste, elle aurait pu l’y mettre tout en votant mon amendement).
Je suis encore abasourdi des réactions qui me sont tombées sur le crâne de la part non seulement du Collège mais aussi des bancs du MR (qui m’avait pourtant appuyé en Commission). Tout y est passé, avec une fermeté que j’ai rarement rencontrée, même sur des questions beaucoup plus importantes : la légitimité sacrée des élus, seuls à même d’assumer des charges publiques (mais pourquoi dans cette asbl-ci et pas dans 50 autres ?), le grand dévouement personnel de l’échevin qui assumera, nous assure-t-il, ce mandat avec le plus grand sérieux (même si ce n’était vraiment pas la question que je posais) et jusqu’à la conception individualiste de la démocratie de votre serviteur, jugé incapable de voir que ce n’est pas l’homme mais la fonction de l’échevin qui occupera ce mandat (reste à espérer que la fonction a plus de 24 heures dans une journée).
Conclusion cocasse : après avoir expliqué à plusieurs reprises que c’était sa fonction qui était concernée et non sa personne, l’échevin — quand même un peu secoué et qui venait de recevoir le net soutien du MR sur sa position légitimiste — a proposé que la présidence de cette asbl soit confiée… au MR, pour le remercier de son appui (ce qui aurait requis, vous l’observez, le vote de mon amendement, on n’est pas à une contradiction près lorsqu’on touche à une question aussi sensible).
Merci à Guy Krettels (Ecolo) pour le (seul) soutien que j’ai reçu sur ce point. C’était précieux. Amendement rejeté, bien sûr.
http://francois.schreuer.org/blog/w... <http://francois.schreuer.org/blog/w...> Je termine en signalant, histoire de ne tromper personne, que ma position sur le cumul des mandats est nuancée (tout cumul ne me semble pas illégitime et je trouve qu’on fait parfois une utilisation absolument ridicule des chiffres du cumul en mettant sur le même pied, par exemple, un mandat parlementaire et un mandat d’administrateur d’une petite asbl locale). Mais il me semble invraisemblable que l’on organise délibérément — règlementairement — la concentration du pouvoir dans quelques dizaines de mains alors que des milliers de personnes voudraient participer à la gestion des affaires publiques et que nombre d’entre elles pourraient assumer très correctement — dans le cadre de structures nommées par les instances élues — des fonctions utiles à la collectivité.
J’ajoute qu’il y a pour moi un problème encore bien plus grave à ce qu’on organise la vie politique en manière telle qu’il ne soit pas possible d’y assumer des responsabilités exécutives sans consacrer presque toutes ses soirées à l’exercice de multiples mandats (ceux qui n’entrent pas dans cette danse étant souvent marginalisés, dans la culture qui prévaut aujourd’hui dans les sphères du pouvoir). Je pense que cette exigence est trop lourde. Humainement. Je pense qu’elle prive les principaux responsables politiques de suffisamment de moments de respirations, qui leur seraient pourtant bien utiles. Je pense aussi qu’elle écarte de la politique de multiples personnes qui souhaiteraient s’y impliquer, mais en menant aussi d’autres projets (construire une famille sans en faire reposer toute la charge sur son conjoint ou sa conjointe, par exemple).
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