Question écrite au Collège, 1er juillet 2016
Monsieur le bourgmestre,
La Ville de Liège compte probablement plusieurs milliers de consommateurs réguliers de cannabis.
Si les risques inhérents à certains modes de consommation de cette plante et de ses dérivés ne doivent pas être minimisés, le cannabis présente aussi des vertus thérapeutiques désormais reconnues par de nombreuses autorités publiques à travers le monde, notamment par plusieurs états des États-Unis.
À ce jour, la production et la distribution du cannabis, du fait de son illégalité, est notamment aux mains de divers groupes criminels. Il est possible sinon probable que ce commerce serve à financer des activités qui nuisent gravement à la sécurité et à la cohésion de la société.
En outre, le produit délivré au consommateur est régulièrement coupé de diverses substances (sable, verre, plomb,…) qui présentent un danger pour la santé beaucoup plus important que le cannabis lui-même.
Ce double problème s’est aggravé depuis que les autorités des Pays-Bas ont décidé, en 2012, de restreindre l’accès à leurs coffee shops qui, jusqu’alors, alimentaient les consommateurs liégeois.
Cette situation, préjudiciable à la sécurité et à la santé publiques, appelle des réponses. L’une de ces réponses pourrait consister en la mise sur pieds de « Cannabis social clubs », organismes non lucratifs organisant la culture du cannabis par et pour les usagers, dans la limite du nombre de plants faisant l’objet d’une tolérance en vertu de la circulaire ministérielle du 25 janvier 2005.
Un tel « Cannabis social club » fonctionne aujourd’hui à Anvers, ayant obtenu de longue date l’aval des autorités politiques et judiciaires. Sous la supervision de la police, il donne des résultats satisfaisants, en garantissant la qualité du produit à ses membres-usagers et en tenant ce circuit à l’écart de la criminalité organisée.
En attendant une légalisation complète, sous le contrôle des autorités publiques, dont l’évidence s’impose jour après jour, ce modèle semble donc une bonne solution. Pourtant, la réplication du modèle anversois en Wallonie pose manifestement problème : diverses initiatives en ce sens ont d’ores et déjà fait l’objet de poursuites judiciaires, très dissuasives.
Je voudrais dès lors savoir, Monsieur le bourgmestre, ce qui explique ce blocage. Quelles sont les raisons qui vous empêchent à ce jour d’autoriser la mise en place d’un Cannabis social club à Liège ?
Je vous remercie pour la réponse que vous voudrez bien me faire.
François Schreuer
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