En mémoire de Fabian

J’ai participé aujourd’hui au rassemblement liégeois de solidarité avec la famille du petit Fabian, cet enfant de 11 ans absurdement, abjectement tué par la police à Ganshoren.

Je crois que la violence qui se déchaîne dans tant d’endroits ne nous laisse pas indemnes, même lorsqu’elle ne nous touche pas directement.

Le fait qu’Israël soit en train de procéder au génocide du peuple palestinien — tandis que de la solidarité avec la Palestine est criminalisée de façon plus ou moins intense dans la plupart des pays occidentaux —, nous abîme toutes & tous dans notre humanité bien plus que nous le pensons. Même si nous ne sommes pas les victimes du génocide.

Le fait qu’une majorité de Belges assume froidement, si l’on en croit les enquêtes d’opinion, la guerre contre les pauvres que mène le gouvernement De Wever esquinte notre démocratie (car la démocratie suppose le droit de toutes & tous à participer à la chose publique et les personnes que l’on plonge dans la misère perdent de fait ce droit).

Et le fait qu’en Belgique, en 2025, un équipage de police puisse juger opportun de poursuivre un enfant en trottinette avec une voiture jusque sur les pelouses d’un parc public, allant jusqu’à le tuer en lui roulant dessus — un meurtre policier qui intervient après au moins une douzaine d’autres ces dernières années (dont presque toutes les victimes sont des personnes racisées) — a, je pense, de pareilles conséquences.

Face à cela, face à cette violence qui peut nous ensevelir, avant même de parler de la nécessaire résistance, les gestes de fraternité, de solidarité, de respect, d’amour — comme le rassemblement de ce jeudi — sont une nécessité vitale. Ils sont ce qui nous évite de devenir des barbares par consentement tacite.

Merci à celles et ceux qui gardent la tête droite et la main tendue vers l’autre. Chacune et chacun à sa manière. Merci.

Et courage pour traverser la noirceur qui s’approfondit.