Eurostat vient donc, une nouvelle fois, de refuser le montage financier du tram de Liège, malgré les amendements apportés par le Gouvernement wallon et l’Institut des comptes nationaux (ICN) : conformément aux normes comptables européennes (SEC 2010), l’utilisation d’un Partenariat public privé (PPP) n’est plus aussi simple qu’auparavant pour débudgétiser l’investissement public.
Face à cette donnée, dans un contexte où Liège a le plus impératif besoin d’une amélioration de son système de transport, la responsabilité politique appelle à la reformulation du projet de construction du tram, pour le rendre viable, autour de trois principes.
- Une simplification du projet pour réduire ses aspects les plus coûteux — passage par le Pont Atlas, Alimentation par le sol (APS), double passage Quais/Feronstrée — et rendre le projet plus compatible avec les impératifs de mobilité urbaine (notamment en évitant de paralyser les quais de Meuse).
- En conséquence, l’adoption d’un nouveau permis unique, implémentant ces options, qui doit être lancé le plus rapidement possible.
- L’abandon du PPP et le recours au financement public, en investissant annuellement, sur le budget régional (ou éventuellement avec l’appui de la BEI), pendant cinq années le montant prévu pour la redevance PPP.
Ces trois principes rendent possible une mise en service d’une ligne de tram à l’horizon 2020, ainsi que nous l’avons démontré le 12 mai dernier, en proposant un scénario réaliste pour la mise en oeuvre du tram. Elle permettraient aussi de réaliser de très substantielles économies, en réduisant de plusieurs centaines de millions d’euros la facture finale du projet.
Chaque mois d’atermoiement est un mois perdu pour le projet, un mois perdu pour Liège. Le gouvernement wallon doit revoir sa doctrine dans ce dossier pour lui permettre d’enfin avancer.
Au-delà, il importe que les partis politiques qui ont soutenu la mise en place des règles budgétaires européennes qui rendent aujourd’hui le projet de tram si difficile à réaliser mettent à jour leur logiciel en la matière. L’investissement public doit être restauré dans sa légitimité, en tant qu’il est une condition nécessaire, vitale, au bien-être des populations européennes et à transition de notre modèle énergétique.
François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège
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