Monsieur le bourgmestre,
Sous l’impulsion de la préoccupation de plus en plus largement partagée par nos concitoyens pour une alimentation plus saine et plus soutenable et de la popularisation de techniques de culture sophistiquées (la permaculture, ou l’hydroponie), la production alimentaire en milieu urbain est aujourd’hui clairement à l’ordre du jour : une serre de quelques dizaines de mètres carrés (éventuellement hors sol) peut aujourd’hui nourrir une famille toute l’année durant, avec un apport énergétique très limité.
Cette nouvelle donne devrait changer beaucoup de choses, dans l’avenir. Je pense en particulier à la valorisation des toitures plates, qui devraient pouvoir, à relativement brève échéance, devenir des jardins et des serres, contribuant à la qualité de l’alimentation des habitants de la ville, à la réduction de leur empreinte énergétique, à la réduction des « îlots de chaleur urbain », à la réduction de la pollution de l’air,… tout en créant des lieux de convivialité.
Cette évolution nécessite cependant des savoir-faire, qui restent aujourd’hui relativement peu partagés. Bon nombre de nos concitoyens, habitant dans des immeubles dépourvus de jardins, n’ont guère l’occasion, en effet, de mettre les mains dans la terre.
Votre volonté d’augmenter le nombre de parcelles de potagers mises à disposition des Liégeoises et des Liégeois, annoncée dans le cadre du processus « Réinventons Liège », est une initiative dont je me réjouis. Je pense cependant qu’elle ne répond pas encore à la nécessité d’offrir aux personnes qui ne le sont pas encore l’occasion de se familiariser avec les techniques de culture. Et un public précis me paraît mériter une attention plus particulière à cet égard : celui de la plus jeune génération.
J’aimerais donc vous suggérer de mettre en place un programme visant à doter, à moyen terme, chacune de nos écoles primaires d’un espace potager (idéalement une grande serre de permaculture, mais d’autres formules sont possibles) et à engager des maîtres-jardiniers qui pourront accompagner nos élèves dans la découverte des gestes qui leur permettront, demain, de bénéficier d’une nourriture saine à bon marché et de contribuer à l’autonomie alimentaire de la société dans laquelle ils vivront.
Ces espaces potagers pourraient accompagner utilement le mouvement de promotion du bio et des circuits courts, en donnant l’occasion d’expliquer très concrètement les enjeux de cette réappropriation d’une alimentation de qualité pour toutes et tous — a contrario de la logique industrielle qui s’est imposée peu à peu au cours du temps, dégradant le statut et la qualité de l’alimentation proposée aux élèves qui fréquentent nos écoles.
J’aimerais savoir si vous pourriez accueillir favorablement cette proposition ?
François Schreuer
Conseiller communal
On en parle ce jeudi 16 mars lors d’une table ronde organisée dans le cadre du festival Nourrir Liège 2017 et consacrée à l’enjeu et aux modalités de mise en place du bio dans les écoles. Avec Albert Deliège de l’ASBL Devenirs, Jeanne Collard de La Cuisine des Champs, Laurent Degueldre de Permavenir, Olivier Salmon de l’athénée Léonie de Waha, Emmanuelle Bierlaire de la Ville de Liège ainsi que votre serviteur. Ça se passera au cinéma Sauvenière (dans l’espace INEDIT) entre 15h et 17h.
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