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Compte-rendu

Débrief du Conseil communal du 29 mai 2017

Quelques mots sur le Conseil communal qui s’est tenu ce lundi 29 mai. Quelques sujets importants y ont été abordés. J’y reprends ici les positions que j’ai défendues, pour mémoire.

Le Conseil s’est ouvert sur un hommage à notre collègue Jacques Marneffe (CDH), ancien échevin, décédé il y a quelques semaines. Carine Clotuche, qui le remplace, a ensuite prêté serment.

Liège sans pub. C’est avec deux interpellations citoyennes que nous sommes entrés dans le vif du sujet. L’une portait sur la promotion du « street art ». La seconde, qui a particulièrement retenu l’attention, était appuyée par une assistance venue nombreuse et émanait du collectif « Liège sans pub » qui a réuni 5000 signatures pour demander l’abandon de la publicité en rue à Liège. Le bourgmestre a longuement et laborieusement répondu à cette interpellation, après que le Collège ait approuvé le marché (pour les quinze prochaines années !)... mercredi dernier. Comme le règlement le prévoit (il faudra changer cela), les groupes du Conseil n’avaient pas la possibilité de s’exprimer à la suite de l’interpellation citoyenne. C’est dommage, parce qu’il y avait matière à un débat qui aurait permis de clarifier certaines choses. Trois éléments de commentaire, rapidement, à défaut d’avoir pu les faire au moment-même. Primo, le débat arrive malheureusement assez tard : c’est au moment du vote sur l’adoption du cahier des charges et le lancement consécutif du marché qu’il y avait le plus de chances d’obtenir un changement de cap. Nous nous sommes battus (principalement Ecolo et Vega) pour défendre un autre modèle de gestion du « mobilier urbain » que celui qui est imposé par les multinationales du secteur — et qui consiste à lier le mobilier urbain et la pub, à imposer, pour cette raison, des durées de contrat beaucoup trop longues, à réserver, de fait, l’affichage aux seules multinationales, etc —, mais il n’y avait pas grand-monde sur le pont à ce moment-là. Secundo, si je partage l’objectif d’un abandon complet et total de la publicité urbaine (c’est bien le moins quand on sait que VEGA trouve l’une de ses racines dans le mouvement antipub, où nous sommes quelques uns à avoir milité il y a une douzaine d’années) et si je suis convaincu que le coût collectif de la publicité (notamment sur le plan de la santé) est largement supérieur à ce qu’elle rapporte, je pense que cet objectif doit d’inscrire dans une réflexion plus large sur le financement des communes, qui fait actuellement l’objet de pressions invraisemblables. Tertio, le débat ne se résume pas à JCDecaux ou rien, comme on pouvait en avoir l’impression lundi soir : il existe des moyens termes qui pourraient déjà permettre des avancées immédiates, comme nous avons tenté de le démontrer avec VEGA.

Haïsses-Piedroux. Les interpellations des groupes ont suivi. Parmi celles-ci, je note les deux interpellations d’Ecolo et du PTB sur le projet « Haïsses-Piedroux », une immense promotion immobilière — 520 logements sur des terrains actuellement dévolus à l’usage agricole, à Chênée —, dont l’enquête publique vient de débuter |1|. La mobilisation citoyenne dans le quartier est particulièrement intense. Elle a repris les propositions formulées en 2014 par urbAgora : créer un grand parc métropolitain (le « parc du du Ry-Ponet ») et installer quelques centaines de logements sur le site « LBP », à côté de la gare (et sauver celle-ci du même coup). Les positions politiques exprimées restaient cependant particulièrement évasives. Ecolo, conformément à sa ligne dans ce dossier, s’est contenté de poser des questions, sans exprimer la moindre opposition au lotissement,… dont il faut se souvenir qu’il figurait dans son programme électoral en 2012 (et pour lequel un de ses élus a travaillé). Tout au plus les verts ont-ils suggéré que le projet proposé serait trop dense, ce qui est un contre-sens étonnant (car dédensifier reviendrait à… augmenter encore la morsure sur les terres agricoles). Quant au PTB, il a réclamé à la fois l’abandon du projet et l’inclusion de logement social dans celui-ci, tout en parlant d’une « zone verte », ce qui est inexact au plan de secteur. Le Collège a eu beau jeu de souligner ces incohérences tout en bottant en touche. Il ne fait pas de doute qu’on y reviendra.

Egouts. Comme je l’avais annoncé, je suis intervenu sur la question des égouts et la réponse que j’ai reçue confirme mon inquiétude : les égouts liégeois sont en train de devenir une véritable bombe à retardement financière. La dégradation de notre réseau d’égouttage — que les travaux menés sont loin de compenser — amènera inévitablement des coûts importants pour les prochaines générations. Après l’avoir déjà demandé fin 2016, j’ai cependant obtenu de la part du Collège l’engagement d’organiser une séance de commission spécifique sur ce sujet. On aura donc l’occasion d’y revenir.

Caméras. Le réseau de caméras de surveillance continue à s’étendre (7 nouvelles caméras en 2017). J’ai voté contre ce point.

Motion « service communautaire ». Parmi les autres points qui ont fait débat, la motion déposée par le PTB contre le recours du « service communautaire » par le CPAS de Liège a été l’occasion de voir se former une majorité de gauche PS-Ecolo-PTB-Vega qui a fait passer le texte contre l’avis du MR et du CDH. Le débat a pris un tour assez idéologique et quelques invectives ont volé. Tout l’enjeu portait sur le caractère volontaire ou non dudit « service communautaire ». Pour la droite, le fait que le refus, dans le chef d’un prestataire social, d’exécuter ce « service » puisse être suivi de sanctions n’obère pas sa liberté de refuser. Pour ma part, je vois dans ce dispositif une forme de travail forcé, contraire à de multiples engagements internationaux de la Belgique. On peut par ailleurs rappeler ici que lorsqu’un chômeur souhaite faire du bénévolat, il est soumis à une déclaration préalable (le « C45B ») et doit obtenir l’autorisation de l’ONEM. Une pétition, soutenue par VEGA, demande d’ailleurs actuellement l’abandon de ce contrôle : je suppose que, en toute logique, le MR devrait se précipiter pour la signer.

Motion nucléaire. Ecolo avait déposé une motion visant à souligner le risque d’un accident nucléaire à Tihange et à organiser l’information des citoyens sur les mesures de protection à prendre dans ce cas. Alors qu’il existait probablement une majorité pour voter le texte en l’état, Ecolo a souhaité obtenir l’unanimité du Conseil et a accepté les amendements MR et CDH qui ont largement vidé le texte de sa substance. Je l’ai néanmoins voté, non sans souligner à quel point il est regrettable que le lieu démocratique qui représente les Liégeois ne soit pas à la hauteur de l’enjeu et en espérant que les générations futures n’auront pas à regretter notre incapacité collective à prendre — ne serait-ce déjà que cela — la mesure du problème. Mais chacune et chacun a aussi son rôle à jouer : rendez-vous le 25 juin pour la chaîne humaine demandant la fermeture de Tihange 2 et Doel 3 !

Achats de bâtiments. L’achat de plusieurs immeubles (en très mauvais état) était encore à l’ordre du jour, pour permettre des opérations de rénovation urbaine que je soutiens par ailleurs (en particulier dans le quartier Sainte-Marguerite). Les prix que la Ville payera pour les acquisitions m’ont cependant semblé très excessifs (281.000,00 EUR pour 108 m2, 163.000,00 EUR pour 44 m2, 317.500,00 EUR pour 90 m2) et je me suis donc opposé aux points 70, 71 et 73 — ce que je me suis vu reprocher vertement par Madame l’échevin Yerna qui m’a accusé de toutes sortes d’intentions désagréables.

Prémontrés. Enfin, nous en sommes venus au plat de résistance de la soirée : l’avant-projet de PCA relatif au site des Prémontrés. J’en ai parlé récemment et je ne reviens pas sur les détails du projet. Je suis intervenu en dénonçant une fois de plus l’absence de planification urbanistique (par exemple un schéma de structure) à l’échelle de la ville, absence qui se traduit par un traitement au cas par cas des dossiers — ce qui est sans doute plaisant pour le sentiment de toute puissance des échevins concernés mais donne des résultats calamiteux dans la durée. Le cas présent en est un exemple frappant : autant il est souhaitable de créer du logement et de densifier la ville, autant il est profondément inacceptable de faire cela en détruisant des espaces verts et des éléments majeurs de patrimoine. Je me suis aussi interrogé sur l’étonnante complaisance cléricale qui semble animer le Collège, puisque — tout ceci est cousu de fil blanc —, ce PCA ne vise qu’à permettre à l’Evêché de réaliser une très juteuse opération foncière, que le classement — pourtant demandé par la Commission royale des monuments et sites — du bâtiment et de son parc rendrait impossible. L’avant-projet a été voté par la majorité contre les groupes Ecolo, PTB et VEGA — le MR s’abstenant, à l’exception de quatre de ses conseillers qui se sont opposés. La pétition qui s’oppose à ce nouveau carnage, quant à elle, approche désormais des 2000 signataires : continuez à la diffuser, ce combat ne fait que commencer.

Le prochain Conseil, le lundi 12 juin, sera exclusivement consacré à l’approbation des ordres du jour des (14) intercommunales dont la Ville de Liège est membre. Il sera précédé, le samedi 10 juin, d’une journée d’audition des directeurs généraux des intercommunales, sur le modèle de ce que nous avions déjà fait en 2013 (compte-rendu ici). VEGA a demandé — et obtenu — que les comptes des intercommunales, qui constituent l’essentiel de ces ordres du jour, fassent l’objet d’une analyse par les services financiers de la Ville. Nous pensons en effet qu’il y a lieu de mettre en place un contrôle beaucoup plus serré sur le fonctionnement des intercommunales — un contrôle que les élus ne sont pas outillés pour assumer seuls. Dans cette optique, nous venons également de demander que cette journée d’audition se déroule en public. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant de la réponse que nous recevrons.

|1| Tous les documents à ce sujet ont été mis en ligne sur le site de la Ville : c’est une première qu’il faut souligner et encourager.

 

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