Accueil > Au Conseil communal > Comptes-rendus > À propos de la Convention liant la Ville aux exploitants du « Reflektor (...)

Compte-rendu

À propos de la Convention liant la Ville aux exploitants du « Reflektor »

Le Conseil communal de ce 2 février était saisi de la Convention liant la Villede Liège à l’exploitant de la nouvelle salle de concert de 600 places dont on connait désormais le nom — « Reflektor » —, aménagée par les pouvoirs publics (Ville et Communauté française) au rez-de-chaussée de la Cité Miroir, place Xavier Neujean. Le point, d’abord inscrit à l’ordre du jour du Conseil de décembre, avait été reporté par le Collège, qui annonçait une évolution du dossier. Laquelle évolution n’a finalement pas eu lieu : c’est très exactement le même texte qui était au menu de février. Je reprends ici l’essentiel de mon intervention à ce propos.

La situation est un peu regrettable. Le lancement d’un nouvel outil culturel — qui vient compléter l’offre de la place Xavier Neujean, laquelle devient, un peu plus chaque année, un nouveau coeur battant de la vie culturelle liégeoise — devrait faire de ce jour un jour de fête. On se souvient que la fermeture de la Soundstation a été une perte pour Liège, qui a appauvri son paysage. Beaucoup de Liégeoises et de Liégeois attendent avec impatience l’ouverture de cette nouvelle salle. On sait aussi que l’opérateur retenu a de solides références et un professionnalisme reconnu, gages de la réussite du projet.

Certes, nous sommes de surcroît ici dans l’application d’une décision de 2010 (cf. délibération (pdf) et cahiers des charges (pdf)), votée à l’unanimité par le précédent Conseil communal, dont VEGA, qui n’était pas présent à l’époque, ne peut que prendre acte. Les marges de manœuvre sont donc sans doute faibles.

Il n’empêche : en amenant ce dossier tel qu’il se présente et en demandant au Conseil de l’approuver, vous nous mettez dans une situation peu agréable. Car le fait est que la convention qui nous est soumise ce soir pose quand même quelques questions, sur la forme et sur le fond.

Si la question du loyer nous ne nous semble pas centrale, s’agissant d’une infrastructure culturelle, la subvention indirecte que constitue la mise à disposition d’un tel équipement (sans parler des subventions versées par ailleurs par la Communauté française) suppose des garanties d’accès au plus grand nombre dans la tarification, des garanties de qualité et de diversité dans la programmation qui sera proposée, des garanties aussi de limitation de la concurrence déloyale que pourrait faire cette structure au secteur privé, ainsi que des garanties quant au caractère non lucratif du dispositif.

Or, ces garanties ne nous semblent pas suffisamment rencontrées dans les textes qui nous sont soumis ni dans l’articulation de la structure FestivaLiège entre une asbl qui passe la convention et une sprl qui sous-traite une grande partie des missions, transformant de fait une structure supposée non-lucrative en structure lucrative.

C’est pourquoi nous soutiendrons les amendements d’Ecolo , qui ont le mérite de clarifier les choses d’une façon qui nous parait raisonnable et admissible par toutes les parties prenantes. Pourquoi, par exemple, refuser de préciser dans la Convention que les activités de clubbing ne sont pas autorisées s’il est clair pour vous qu’elles ne le sont pas ? Pourquoi refuser de donner de meilleurs garanties concernant l’usage de la salle par d’autres opérateurs ? Pourquoi ne pas mieux baliser la tarification, pour garantir un accès large aux concerts ? Pourquoi ne pas définir un peu plus précisément la composition et le fonctionnement du Comité d’accompagnement qui devra encadra l’application de cette convention ?

Au-delà, et nonobstant la manière dont le dossier pourra ou pas évoluer, deux enseignements s’imposent.

Primo, il y a, à Liège, un enjeu de diversité des acteurs culturels qui doit être mieux rencontré. Il n’est pas normal qu’une seule candidature soit déposée dans un appel d’offres tel que celui-ci.

Secundo, à la lecture du Bulletin des adjudications, on ne peut que constater qu’il y a un enjeu de rédaction d’un cahier des charges. Dans celui-ci ne se trouvent guère de lignes directrices en terme de programmation culturelle ; pas de balisage permettant de garantir un prix démocratique pour les concerts qui seront organisés ; etc. Tout cela n’est pas illégal mais est-ce suffisant pour assurer une politique culturelle plurielle et accessible ? Il est permis d’en douter.

Je conclus en disant que, pour VEGA, il y donc a matière à relancer un round de négociation, au minimum pour mieux baliser la convention. Ne pas laisser le dossier en l’état serait, Monsieur le bourgmestre, Mesdames et Messieurs les échevins, tout à votre honneur. Il y a aussi lieu de réfléchir à la manière de mieux soutenir la diversité de l’offre culturelle dans notre cité.

Vote sur le texte : abstention.

Texte approuvé par la seule majorité, après le rejet de tous les amendements déposés.